Vous avez le projet d’installer des panneaux solaires, mais vous hésitez encore entre l’option de l’autoconsommation ou de la revente totale ? Nous allons décortiquer ensemble le dispositif de la revente totale afin que vous puissiez prendre la meilleure décision pour amortir votre investissement le plus vite possible. Dans quelques minutes, vous serez incollables sur le dispositif de revente totale ! Vous êtes prêts ?
Sommaire de l'article
I. Le principe de la revente totale photovoltaïque
C’est simple comme bonjour, la revente totale consiste à vendre l’intégralité de votre production énergétique à des fournisseurs d’électricité. Ainsi, vous vous engagez à ne pas consommer l’électricité que vous produisez, même en partie. En conséquence, vous générez davantage de revenu en vendant l’électricité produite par vos panneaux, mais vous ne réduisez pas votre facture d’énergie.
II. Un raccordement spécifique à mettre en place
Lorsque vous optez pour l’autoconsommation, vous n’avez pas besoin de mettre en place de nouveau raccordement. Pour la revente totale, c’est une autre histoire. En effet, il faut un raccordement spécifique afin de comptabiliser votre prédiction d’énergie indépendamment de ce que vous consommez au quotidien.
De même, vous devrez faire installer un second compteur Linky pour quantifier votre production d’électricité. Le compteur Linky classique est le “compteur de consommation” et le second le “compteur de production”.
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III. Comment vendre votre électricité en revente totale ?
Comme pour l’autoconsommation, vous devrez signer un contrat d’obligation d’achat auprès d’EDF ou d’une ELD (entreprise locale de distribution). Ce contrat appelé EDF Obligation d’achat est à votre avantage : c’est un mécanisme législatif qui oblige les fournisseurs d’électricité à racheter l’énergie produite par des particuliers, le tout à un tarif d’achat fixé par les pouvoirs publics, et au-delà des prix du marché. De plus, le contrat EDF OA gèle les tarifs pour 20 ans à partir du moment où vous signez. Autrement dit, vous bénéficiez d’une visibilité sur deux décennies et de tarifs préférentiels. Plutôt sympa, non ?
IV. À quel prix pourrez-vous revendre l’électricité que vous produisez ?
La revente totale procure un avantage énorme par rapport à l’autoconsommation : le prix d’achat de votre électricité est bien plus élevé. L’idée est d’encourager la production d’énergie renouvelable par les particuliers pour diversifier les sources d’énergie en France. Concrètement, vous bénéficiez de tarif à la revente qui accélère l’amortissement de l’investissement que vous avez fait pour votre parc solaire !
Voici les prix au troisième trimestre 2023 :
- Pour une installation de ≤ 3 kWc : 0,2395 €/kWh
- Pour une installation de ≤ 9 kWc : 0,2035 €/kWh
- Pour une installation de ≤ 36 kWc : 0,1458 €/kWh
- Pour une installation de ≤ 100 kWc : 0,1268 €/kWh
À titre indicatif, les prix d’achat sont environ 40 % plus élevés que lorsque vous optez pour la vente de surplus en autoconsommation.
S’agissant de la facturation, elle sera mensuelle ou annuelle selon la puissance de votre installation solaire. Annuelle si votre parc solaire a une puissance inférieure ou égale à 36 kWc, et mensuelle si elle est supérieure.
V. Les inconvénients de la revente totale
En optant pour la revente totale, vous aurez tout de même des frais supplémentaires par rapport à l’autoconsommation. De même, il y aura certains changements sur lesquels vous devez porter votre attention avant d’opter pour ce dispositif.
1. Les frais supplémentaires du choix de la revente totale
- Le paiement du TURPE (Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité) : il s’agit d’une taxe dont tous les producteurs d’électricité doivent s’acquitter afin de financer l’entretien et le déploiement des réseaux pour acheminer l’électricité en France. Le montant que vous devrez payer dépend de la puissance de vos installations photovoltaïques. Si votre parc solaire est particulièrement volumineux, il peut monter jusqu’à environ 600 euros.
- La garantie de conformité du Consuel : l’association Consuel doit venir vérifier que votre installation est bien conforme aux normes de sécurité françaises. Compter approximativement 150 € pour obtenir cette attestation.
- Les frais de raccordement : si vous n’avez aucun frais de raccordement lorsque vous optez pour l’autoconsommation, ce n’est pas le cas de la revente totale. Comme expliqué, un raccordement spécifique est nécessaire pour comptabiliser votre production énergétique. Sauf exception, vous n’avez pas besoin de prévoir plus de 1000 €.
2. Quelques points d’attention à considérer
- La prime à l’autoconsommation : vous pouvez réclamer cette prime seulement si vous optez pour l’autoconsommation. En choisissant la revente totale, vous passerez forcément à côté. Prenez cet élément en compte lorsque vous budgétisez l’amortissement de votre installation solaire. Même si vous vendez votre électricité plus chère au kWh avec la revente totale, ce n’est pas sûr que cette différence compense le montant de la prime à l’autoconsommation.
- Le prix de l’électricité augmente : lorsque vous vendez la totalité de l’électricité que vous produisez, vous allez forcément devoir payer l’intégralité de celle que vous consommez quotidiennement. Or, le coût de cette électricité a bien grimpé ces dernières années. Et, si à l’avenir l’électricité devenait plus chère à l’achat qu’à la revente, vous n’auriez plus d’intérêt à opter pour la revente totale : il serait plus avantageux de consommer directement l’énergie que vous produisez.
En conclusion, il se peut que le dispositif de revente totale soit la meilleure option dans votre situation. Mais, ce n’est pas certain ! Calculez la rentabilité de votre parc solaire dans le scénario où vous optez pour la revente totale, ainsi que dans celui où vous choisissez l’autoconsommation. Ensuite, comparez les deux avec soin. En tous les cas, vous avez maintenant toutes les cartes en main pour réaliser de belles économies. À vos calculettes !
