La question du recyclage des panneaux solaires photovoltaïques est un vrai sujet d’actualité. Avec le nombre croissant d’installations solaires en France depuis les années 2000, il faut anticiper leur fin de vie et mettre en place un système de retraitement et de gestion. Pour preuve, ce serait près de 130 000 tonnes de panneaux solaires qui devraient être à recycler d’ici à 2030.
C’est un sujet d’autant plus important que les panneaux solaires sont pointés du doigt, leur fabrication étant jugée polluante (matériaux rares et importante quantité d’énergie) et leur recyclage considéré comme approximatif.
Bien sûr, l’installation de panneaux entraîne son lot de questions. Que faire des panneaux solaires en fin de vie ? Peut-on recycler des panneaux solaires ? Quel est le prix du recyclage de panneaux solaires ? Qui paie le recyclage ? On fait le point pour vous.
Sommaire de l'article
I. Le recyclage des panneaux solaires en pratique
Avant d’aborder le sujet du prix du recyclage d’un panneau solaire, il faut comprendre certaines choses en amont. En effet, vous avez sûrement déjà entendu dire que les panneaux solaires étaient peu recyclables.
Si cela était vrai par le passé, ce n’est plus d’actualité. Aujourd’hui, un panneau solaire se recycle à 94,7 %. Il faut dire que celui-ci se compose en grande partie de verre, entre 75 % à 80 %, un matériau que nous recyclons depuis longtemps (1974).
Parmi les autres matériaux qui composent les panneaux photovoltaïques, on retrouve :
- l’aluminium pour le cadre ;
- les cellules en silicium, de type cristallin ;
- le plastique ;
- le cuivre ou l’argent (pour les connexions).
Le recyclage des panneaux photovoltaïques commence donc par la séparation de tous les composants par broyage ou délamination.
Bon à savoir : La méthode du broyage pour le recyclage des panneaux solaires consiste à retirer les câbles du panneau et le cadre en aluminium, pour ensuite découper les panneaux solaires en lamelles. Ces dernières sont, par la suite, passées dans une série de broyeurs. Au fur et à mesure des broyages, les différents matériaux (plastiques, connecteurs, verre, argent ou cuivre et silicium) sont triés.
Le recyclage par délamination, quant à lui, consiste à séparer les différents éléments du panneau solaire par couche, à l’aide d’une lame chauffée à 300 °C. Ainsi, la plaque de verre est séparée des cellules photovoltaïques. Ces dernières subissent ensuite un traitement à haute température pour isoler et séparer les métaux, qui sont alors soumis à un traitement de chimie douce pour conserver leur pureté.
Il est important de trier les matériaux, car, comme vous vous en doutez, chaque matériau se recycle différemment :
- le verre est recyclable à 100 %, il est réutilisé en fibre de verre, isolant, bocaux ou bouteilles ;
- l’aluminium est également un matériau recyclable à l’infini, il est fondu et réutilisé dans la fabrication d’objets ;
- le silicium est recyclable jusqu’à 4 fois et peut servir à créer de nouvelles cellules photovoltaïques ou être intégré dans la fabrication d’appareils électroniques ;
- le plastique utilisé dans la composition des panneaux est la seule zone d’ombre au tableau, puisqu’il s’agit du seul élément qui n’est pas encore recyclé ;
- le cuivre et l’argent sont également fondus et réutilisés pour de nouvelles fonctions.
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II. Le cadre légal du recyclage des panneaux solaires
Sachez que le recyclage des panneaux photovoltaïques est encadré et prévu par la loi, à savoir la directive européenne 2002/96/CE relative aux déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE), entrée en vigueur en France en février 2003.
L’arrêté du 9 mai 2017 précise et simplifie la démarche pour les possesseurs de panneaux solaires : « Le producteur est tenu de récupérer les éléments de son installation lors du démantèlement et de les confier à un organisme spécialisé dans le recyclage de ces dispositifs. Le cas échéant, il acquitte les frais de recyclage demandés par cet organisme. ».
Autrement dit, c’est au propriétaire de l’infrastructure (vous, puisque c’est vous qui produisez de l’électricité) de se charger du recyclage de l’installation. En effet, ce n’est pas à votre installateur de panneaux solaires de gérer ce point, contrairement à ce que beaucoup croient.
Mais alors, que faire de vos panneaux solaires usagés ?
III. Les points de collecte pour le recyclage de panneaux solaires
Vous cherchez à vous débarrasser de vos panneaux solaires usagés ? Il vous suffit de trouver un point de collecte près de chez vous. Rassurez-vous, il existe 230 points de collecte en France. Vous êtes donc sûr d’en trouver un à proximité de chez vous. Rendez-vous sur le site de Soren et entrez votre adresse. Cerise sur le gâteau, la collecte de vos panneaux solaires usagés est gratuite.
Bon à savoir : Pour les propriétaires qui détiennent plus de 40 panneaux solaires, vous pouvez planifier un enlèvement à votre domicile. Pratique, non ?
Soren (anciennement PV Cycle) est un éco-organisme à but non lucratif agréé par les pouvoirs publics et chargé du recyclage des cellules photovoltaïques. Il a été créé en 2007 par les acteurs de l’industrie photovoltaïque.
L’éco-organisme Soren assure donc la collecte de chaque type de panneau solaire photovoltaïque, peu importe leur marque ou leur technologie. Il les achemine jusqu’à ses usines de traitement pour les recycler. Les opérations sont gérées par Veolia.
Plus que le recyclage des panneaux solaires, l’éco-organisme Soren assure une coordination durable entre toutes les parties prenantes de la filière photovoltaïque en France : propriétaires, fabricants, installateurs, institutionnels, collectivités, acteurs et opérateurs de l’économie circulaire. Grâce à une approche globale et à son expertise (technique, environnementale, économique, sociale), cet éco-organisme contribue à la structuration de la filière de recyclage photovoltaïque.
Sachez qu’entre 2015 et 2022, Soren a déjà collecté plus de 22 000 tonnes de panneaux photovoltaïques, dont 3 848 tonnes en 2022.
IV. Le prix du recyclage des panneaux solaires
Maintenant que vous connaissez mieux les étapes de recyclage des panneaux photovoltaïques, vous avez conscience du travail que cela représente. Vous craignez pour votre portefeuille ? Pas de panique.
D’après les chiffres de 2020, le coût du recyclage des panneaux est estimé à « seulement » 10 euros (environ) par tonne. Ce montant est en plus financé par les diverses contributions des acteurs de la filière de recyclage.
Effectivement, la filière est financée grâce à l’éco-participation lors de l’achat des équipements. Ainsi, chaque acteur paie une redevance de 70 centimes par panneau solaire : fabricants, importateurs, distributeurs (installateurs) et propriétaires des panneaux solaires photovoltaïques. Cependant, le montant de l’éco-participation diffère selon le type de panneau solaire et le poids. Il est recalculé chaque année en fonction du coût de recyclage d’un panneau durant l’année.
Rappelons que le marché du solaire en France s’est largement étendu depuis les années 2010. Aujourd’hui, on compte un peu plus de 462 000 installations photovoltaïques dans l’Hexagone, et notamment dans le sud du pays (67 % des nouveaux équipements au premier trimestre 2020). En sachant qu’un panneau solaire peut produire pendant 40 ans, la première grosse vague de recyclage des panneaux solaires en France interviendra d’ici 2040 à 2050. Mais, comme vous avez pu le constater, la filière de recyclage photovoltaïque française est prête ! Il y a donc fort à parier que le marché du recyclage de panneaux sera porteur pour un bon moment. De nombreux emplois devraient continuer de voir le jour pour répondre aux enjeux environnementaux de cette énergie renouvelable.
