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La place de la Chine sur le marché de l’électricité solaire

Article - La place de la Chine sur le marché de l’électricité solaire - Soleriel.fr

Dans l’arène internationale, la Chine s’est érigée en superpuissance incontestée du marché de l’énergie solaire. Grâce à l’exploitation du polysilicium et à sa production massive de panneaux solaires, c’est aujourd’hui elle qui définit les tendances et établit les standards. Mais au-delà des chiffres faramineux, quelle histoire se cache derrière cette ascension fulgurante ?

 

Cet article dévoile les dessous de cette hégémonie, ses impacts et les défis qu’elle pose au reste du monde. Bonne lecture !

Sommaire de l'article

I. L’hégémonie de la Chine sur le marché solaire

Dans le paysage mondial de l’énergie solaire, la Chine occupe la position de leader incontesté. Le géant asiatique a réussi à s’imposer comme la superpuissance du secteur. En 2022, elle est à l’origine de près de 83 % des cellules de panneaux solaires expédiées à travers le monde, 52 % de toutes les batteries, et 23 % des véhicules électriques. Autrement dit, la Chine dicte le rythme de la production à l’échelle mondiale. Oui, rien que ça.

 

Mais, que représente cette suprématie pour l’économie chinoise ? En 2023, les énergies propres ont injecté pas moins de 1 600 milliards de dollars dans l’économie nationale chinoise. Sans cette contribution majeure, la croissance économique de la Chine aurait plafonné à 3 % au lieu de s’élever à 5,2 %. Cette dynamique économique est notamment permise par une augmentation notable des exportations de panneaux solaires, qui ont grimpé de 34 % au premier semestre 2023 par rapport à l’année précédente.

 

Force est de constater que l’avance technologique et la capacité de production chinoise offrent au reste du monde des technologies vertes à des coûts de plus en plus accessibles. Les investissements massifs chinois dans les énergies renouvelables ont contribué à réduire significativement les coûts de cette technologie à l’échelle planétaire. Toutefois, cette dépendance vis-à-vis du géant asiatique soulève des questions stratégiques pour d’autres nations. Les États-Unis, par exemple, s’efforcent de développer leurs propres chaînes d’approvisionnement en technologies vertes afin de se défaire de l’emprise chinoise.

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II. Les raisons d’une telle domination sur le marché de l’énergie solaire

Pourquoi la Chine domine-t-elle aujourd’hui le marché de l’énergie solaire ? Pour plusieurs raisons. Tout d’abord, dès 2005, le pays a établi une politique industrielle solide accentuée sur le secteur solaire.

 

En conséquence, la Chine a lancé une vague d’investissements publics dans la recherche et le développement de la technologie solaire. Des subventions importantes ont été allouées à l’industrie solaire et ont permis une expansion rapide et à grande échelle.

 

Conjointement, les subventions européennes pour les panneaux solaires ont été progressivement abandonnées, ce qui a créé un vide que la Chine a habilement su exploiter. C’est aussi ce contexte qui a facilité son ascension vers le leadership mondial dans la fabrication de panneaux solaires.

 

Il ne faut évidemment pas oublier que la Chine bénéficie d’une capacité de production à faible coût grâce à sa main-d’œuvre ultra-compétitive. C’est évidemment un atout majeur dans la compétition internationale. De plus, le pays a dédié de vastes espaces à la production photovoltaïque en Chine, facilitant l’expansion du secteur.

 

Enfin, la maîtrise chinoise des matériaux stratégiques pour le secteur solaire (notamment le polysilicium, dont elle contrôle environ 80 % de la production mondiale) renforce sa position dominante. Cette maîtrise en amont de la chaîne de valeur assure à la Chine un rôle prépondérant dans le secteur de l’énergie solaire.

 

En résumé, la position ultra-dominante de la Chine sur le marché solaire est le fruit de nombreux facteurs, mais particulièrement de politiques industrielles visionnaires et d’une facilité à produire.

III. Les conséquences environnementales et sociales de cette domination

Comment cette suprématie influence-t-elle la transition énergétique mondiale et quelles sont ses répercussions environnementales et sociales ?

 

Tout d’abord, la centralisation de la production solaire en Chine soulève des interrogations vis-à-vis des émissions de carbone. En effet, l’impact environnemental de sa production est loin d’être la priorité de la Chine. Et, on sait que la fabrication d’équipements solaires peut entraîner un accroissement de pollution de l’air, mais également de l’eau.

 

De plus, l’extraction des métaux nécessaires aux équipements solaires, notamment en Indonésie, s’accompagne de rejets nocifs et a des répercussions directes sur les populations locales. Certaines prennent même la décision de quitter leur lieu de vie tant les atteintes sur leur environnement sont dramatiques.

 

Concernant les conditions de travail, la situation est elle aussi préoccupante, et tout particulièrement dans la région du Xinxiang. Les suppositions d’emploi forcé des Ouïghours dans les usines de polysilicium ternissent l’image de l’industrie solaire chinoise.

 

Chacun de ces points soulève des questions cruciales sur le coût caché de l’énergie solaire. Si l’optimisme quant à l’avenir de l’énergie propre est de mise, ne doit-on pas aussi se montrer vigilant quant aux moyens employés pour y parvenir ? La réflexion est nécessaire pour s’assurer que la quête d’un avenir plus vert ne se fasse pas au détriment des principes de justice sociale et environnementale.

IV. Les pays européens ont-ils une chance de rattraper leur retard ?

Vous l’avez compris, dans la course mondiale à la domination du marché de l’électricité solaire, la Chine occupe une position de leader incontesté. Elle vise même une production de pas moins de 1000 gigawatts de capacité de cellules solaires. À titre indicatif, ce chiffre est en moyenne dix-sept fois supérieur à celui des autres pays producteurs. Alors comment les pays européens peuvent-ils rattraper leur retard ? Leur dépendance envers la Chine pour l’approvisionnement en plaquettes et cellules solaires force la réflexion.

 

Des tarifs douaniers, initialement imposés en 2013 pour limiter la concurrence chinoise, ont été abandonnés en 2018. L’industrie solaire européenne pense que des subventions ciblées pour les producteurs européens pourraient être une alternative plus efficace pour stimuler le secteur, plutôt que de recourir à des droits de douane sur les produits chinois.

 

Aux États-Unis, une stratégie semblable se dessine. Des lois ont été adoptées pour favoriser la construction d’usines locales par les entreprises américaines spécialisées dans les énergies renouvelables. Cette approche vise à encourager l’autonomie dans la production d’énergie solaire tout en stimulant l’économie locale.

 

L’investissement massif dans la recherche et l’innovation apparaît comme elle aussi comme l’une des grandes clés pour les pays européens désireux de combler leur retard. Peut-être qu’en mettant l’accent sur l’optimisation environnementale des processus de production, l’Europe peut encore aspirer à se faire une place dans le secteur de l’énergie solaire dans les prochaines années. C’est en tout cas l’une de ses dernières cartes pour tirer son épingle du jeu !

 

En dressant un panorama du marché solaire mondial, nous avons mis en lumière la domination sans partage de la Chine sur le secteur solaire, ainsi que ses conséquences sociales et environnementales. C’est en prenant ces questions au sérieux que nous parviendrons à créer un avenir dans lequel l’énergie solaire est certes abondante et accessible, mais aussi respectueuse de notre planète et de ses habitants. Affaire à suivre…

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