Ces dernières années, plusieurs bâtiments écologiques ont vu le jour en France. Sièges d’entreprise, lieux de culture ou d’habitation, ils ont un point commun : leur construction est pensée pour limiter au maximum leur consommation d’énergie et leur impact sur l’environnement. De vraies pépites d’efficacité énergétique sont ainsi sorties de terre ou ont fait l’objet de réhabilitation. Tour d’horizon de 6 bâtiments qui sont époustouflants en termes de construction durable et dans lesquels il doit faire bon vivre ou travailler !
Sommaire de l'article
I. La Seine Musicale de Boulogne-Billancourt et sa voile de panneaux solaires
La Seine Musicale est un lieu culturel construit à Boulogne-Billancourt, sur l’Île Seguin et inauguré en 2017. Il concentre à la fois des espaces de concert, d’exposition, de promenade, mais aussi des restaurants. Le plus fou, ce n’est pas ce que cet édifice contient, mais son architecture. La Seine Musicale fait partie de ces bâtiments écologiques dont la France est fière. Elle dispose des labels HQE Excellence, Biodiversité Urbaine et HQU niveau trois étoiles, rien que ça !
Autour de son auditorium à la forme de nid, tourne une voile de panneaux solaires qui suit la course du soleil et se déplace sur un rail toutes les 15 minutes. Imaginée par l’architecte Shigeru Ban, elle est composée de 850 m² de modules photovoltaïques, soit plus de 400 panneaux solaires, pensés pour pouvoir produire 80 MWh/an d’électricité. Ceux-ci sont fabriqués en Europe et, petite anecdote : ils ne sont pas tous raccordés électriquement ! 74 d’entre eux sont en effet des modules factices qui n’ont qu’un objectif esthétique.
II. La Cité du Vin à Bordeaux et son label RSE Divertissement Durable
Depuis son ouverture en 2016 dans l’écoquartier des Bassins à Flot, La Cité du Vin à Bordeaux ne ménage pas ses efforts en matière de développement durable. Elle a été labellisée NF Environnement en 2021 et RSE Divertissement Durable avec le niveau expérimenté. Le bâtiment aux jolies courbes est une prouesse architecturale, conçue par le cabinet XTU Architects. C’est un exemple emblématique de bâtiment écologique qui allie esthétique et efficacité énergétique : 70% de ses besoins énergétiques sont couverts par les énergies vertes et locales.
Grâce à une bonne isolation thermique et une structure compacte, la Cité du Vin optimise naturellement sa ventilation. Les entrées d’air stratégiquement positionnées réduisent de 5 degrés la sensation de chaleur en été et limitent l’usage de la climatisation. Le lieu utilise également la géothermie : une solution qui exploite la chaleur stockée sous la surface terrestre pour produire de l’énergie ou pour le chauffage. La gestion technique du bâtiment, pilotée par des logiciels avancés, assure une optimisation constante de la consommation énergétique. Les choix écologiques se reflètent aussi dans les matériaux utilisés, comme les peintures et vernis à écolabels et les détergents écologiques, qui représentent plus de 80% des produits de nettoyage. Le personnel de la Fondation de la Cité du Vin est régulièrement formé aux écogestes, renforçant l’engagement collectif pour l’efficacité énergétique et le développement durable. Bravo !
III. La Halle Pajol à Paris, un bâtiment écologique avec 3 500 m² de panneaux solaires
Dans le 18e arrondissement à Paris, la Halle Pajol était une halle ferroviaire délabrée datant de 1926. Elle a bénéficié d’un profond lifting pour devenir un vrai et beau bâtiment écologique inauguré en 2013. Elle abrite désormais des locaux d’activités pour de jeunes entrepreneurs, des commerces, une auberge de jeunesse, une bibliothèque et une salle de spectacle. C’est le fruit du travail de Françoise-Hélène Jourda, pionnière française de l’architecture écologique. Elle a piloté un projet exemplaire : le chantier a respecté la charte “chantier propre” et les normes HQE. Ainsi, les matériaux issus de la déconstruction ont été concassés et réutilisés ou évacués par voie ferrée.
La Halle Pajol a été la première construction mixte bois-béton et la première plus grande centrale photovoltaïque urbaine de France : 3 500 m² de panneaux solaires photovoltaïques y sont installés. Ils produisent l’équivalent de la consommation annuelle d’éclairage de 1 400 personnes. Ce bâtiment à énergie positive dispose également d’un triple vitrage et d’une ventilation à double flux. Il abrite un jardin couvert, arrosé par l’eau de pluie collectée sur le toit. Un magnifique exemple de réhabilitation réussie !
IV. Green Station à Rueil-Malmaison : le plus grand bâtiment à énergie positive de France
Imaginé par Bouygues, le bâtiment Green Station est le siège du groupe Unilever depuis 2015. Il est aussi le plus grand bâtiment à énergie positive du pays. Avec une consommation d’énergie de 20 KWh/m²/an, il dépasse les objectifs fixés par le Grenelle de l’environnement qui sont de 50 à 70 kWh/m².an d’ici 2050. Des chiffres incroyables possibles notamment grâce à la géothermie, à l’énergie solaire et à une excellente isolation thermique.
Green Station bénéficie en effet de 4 000 m² de panneaux photovoltaïques, lui permettant de produire 900 000 kWh par an… la consommation de 130 foyers ! Il est chauffé en puisant la chaleur directement dans la nappe phréatique. Et bien sûr, il dispose d’une gestion automatisée de l’éclairage, du chauffage, du réglage de ses stores et de sa climatisation. Voilà un bureau où il doit faire bon travailler !
V. Le siège de Quicksilver à Saint-Jean-de-Luz : des bureaux cabanes écolos
Pour son siège européen, la marque Quicksilver a poussé la démarche de bureaux à haute qualité environnementale très loin ! Installé à Saint-Jean-de-Luz, le bâtiment a été inauguré en 2010 et ressemble à un ensemble de cabanes perchées sur une grande prairie. Avec une consommation énergétique de 85 kWh/m²/an, il s’approche fortement de la norme BBC grâce à son système de ventilation naturelle. Mais surtout, cet ensemble écoresponsable laisse la part belle à la nature : la végétation s’y développe librement et 600 arbres ont été plantés pour reboiser les lieux.
Cette construction durable est faite de bois et de verre et son éclairage extérieur est alimenté par des panneaux solaires disposés sur le toit. Avec ce lieu, Quicksilver a voulu s’offrir un siège raccord avec sa philosophie : être proche de la nature et la respecter. Pari réussi !
VI. La Tour Elithis à Strasbourg : 10€ d’électricité par an
Une facture annuelle d’électricité de 10€ pour 150 habitants, qui dit mieux ? Les occupants de la Tour Elithis à Strasbourg se fichent un peu de l’augmentation du prix de l’électricité. Et pour cause : ils vivent dans la toute première tour d’habitation à énergie positive, inaugurée en 2018. Leurs 63 appartements produisent leur propre énergie, voire plus d’énergie qu’ils n’en consomment. En fin d’année, les habitants reçoivent en effet un chèque de plusieurs centaines d’euros pour l’énergie produite au sein de cette construction écologique. Voilà de quoi faire pâlir d’envie tous ceux qui vivent encore dans des passoires énergétiques.
Comment c’est possible ? Son architecture a tout simplement été minutieusement étudiée. L’isolation thermique est optimisée grâce à une très épaisse couche d’isolant et à du double vitrage renforcé, les fenêtres sont grandes et placées pour faire rentrer un maximum de lumière en toute saison, un système de domotique pour maîtriser très précisément sa consommation énergétique et des panneaux photovoltaïques sont disposés sur les façades sud et est. Et avec tous ces avantages, le loyer dans ce bâtiment écologique n’est pas plus cher qu’ailleurs à Strasbourg. Ça donne envie de déménager !
En attendant de faire aussi bien dans votre propre foyer, sachez qu’il est possible d’installer des panneaux solaires sur votre toit afin d’alimenter votre habitat en énergie propre et/ou de revendre l’électricité générée. Rendez-vous sur notre simulateur solaire pour estimer combien d’économies pourrait vous faire générer votre toiture !
Crédit photo : Cite du Vin, Bordeaux – Photo Anaka – Cite du Vin – XTU architects
