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Qu’est-ce que l’autoconsommation collective d’électricité ?

Vous êtes certainement au courant que consommer sa propre électricité grâce à une installation photovoltaïque est une solution de plus en plus rentable. Mais saviez-vous qu’il est également possible d’opter pour l’autoconsommation collective ? Cette approche, permettant à plusieurs utilisateurs de partager l’énergie produite localement, est devenue réalisable grâce à une évolution assez récente de la législation française. Soleriel vous en dit un peu plus sur le fonctionnement de cette façon de fabriquer et d’exploiter l’énergie solaire. 

 

 

Sommaire de l'article

I. En quoi consiste l’autoconsommation collective d’électricité ?

Pour commencer, rappelons ce qu’est l’autoconsommation ! Ce terme désigne le fait de produire sa propre énergie pour sa consommation personnelle ou professionnelle, généralement à partir de sources renouvelables comme le solaire photovoltaïque. C’est ce qu’on appelle l’autoconsommation individuelle.

 

La consommation collective d’électricité, elle, fait référence à un modèle dans lequel plusieurs consommateurs s’unissent pour fabriquer et utiliser l’énergie localement. C’est le décret nº 2017-676 du Code de l’Énergie, promulgué le 28 avril 2017, qui a ouvert la voie à ce concept. Il permet aux participants d’une même zone géographique de partager la production :

  • les habitants d’un quartier ;
  • une copropriété ;
  • une collectivité ;
  • des entreprises d’une zone industrielle.

Vous l’aurez compris : l’idée principale derrière ce modèle est de permettre aux membres de monter un collectif dans le but de produire et de gérer le partage de l’électricité solaire.

II. À quoi ressemble une installation solaire pour une autoconsommation à plusieurs ?

Tout commence par l’installation d’une source d’énergie renouvelable. Cela peut être un système solaire au sol, des panneaux photovoltaïques sur un parking, ou encore sur le toit d’un bâtiment agricole, d’un immeuble résidentiel ou d’une entreprise avec de grands locaux. Notez qu’il faut une puissance assez élevée.

 

Le système est relié à différents points de livraison pour assurer l’alimentation en énergie solaire. Les différents membres restent cependant connectés au réseau électrique public afin d’être fournis pendant les périodes de production insuffisante (la nuit ou par temps nuageux).

 

Le collectif définit au préalable des règles de répartition. De son côté, le gestionnaire de réseau Enedis examine les données des compteurs afin de déterminer la quantité d’énergie solaire attribuée à chaque utilisateur, et les transmet à chaque fournisseur d’électricité. Chaque membre reçoit alors sa facture sur laquelle est déduit le volume consommé grâce à l’autoconsommation.

III. Comment est partagée l’énergie produite par le collectif ?

Ce qu’il faut savoir, c’est que ce mode de consommation n’implique pas seulement la répartition physique de l’électricité produite ! Il s’agit aussi de trouver le meilleur moyen de valoriser économiquement cette énergie. Pour cela, le groupe peut choisir de :

  • Vendre totalement la production : toute l’énergie fabriquée est cédée, et les profits sont distribués parmi les copropriétaires.
  • Consommer et vendre le surplus : le système photovoltaïque est connecté directement à l’un des points de distribution des espaces partagés (les parties communes). Les bénéfices de l’excédent vendu au réseau sont répartis.
  • Consommer individuellement la production : l’installation est divisée en plusieurs sous-systèmes, chacun raccordé au point de livraison de chaque logement.
  • Vendre la production d’électricité aux copropriétaires : ces derniers sont considérés comme des clients du producteur d’électricité, et doivent payer le prix de l’énergie qu’ils consomment (cela pourrait être le cas pour un immeuble résidentiel par exemple).

IV. Quelles sont les conditions d’éligibilité de ce mode de consommation ?

Bonne nouvelle : tout le monde peut participer à ce type de projet solaire ! En effet, que vous soyez un particulier, une entreprise, un bailleur ou une collectivité, ce mode de consommation d’électricité est accessible. Plusieurs critères d’éligibilité doivent cependant être respectés dans le cadre des opérations d’autoconsommation collective. Cela assure une organisation et une gestion efficaces du système. Les voici :

  • Les participants à l’opération doivent être regroupés sous une entité juridique unique ou « personne morale organisatrice « (copropriété, association, coopérative, etc.).
  • Les membres doivent se situer autour du même poste public de transformation électrique, généralement dans un rayon de 2 km.
  • La présence d’un compteur communicant Linky est requise pour permettre au gestionnaire de réseau d’accéder aux données de production et de consommation.
  • Une convention d’autoconsommation collective est indispensable pour spécifier les détails de la personne morale (nom de l’entité, membres, numéro SIRET, etc.) et les modalités d’exploitation.
  • Un accès fonctionnel au réseau public de distribution d’électricité est nécessaire.
  • Les membres doivent souscrire à un contrat auprès d’un fournisseur d’énergie pour l’approvisionnement en électricité complémentaire à celle produite localement.

À noter : par défaut, l’autoconsommation se fait à l’échelle d’un seul bâtiment, qui peut être connecté à un réseau d’électricité de moyenne ou basse tension. Si on veut aller plus loin, et relier des bâtiments différents pour partager l’énergie, on parle d’autoconsommation « étendue ». Normalement, ces deniers doivent être assez proches, dans un rayon de 2 km. Cependant, il y a des exceptions. Si tout le monde dans le projet habite en zone rurale ou périurbaine, cette distance peut être élargie à 10 km, et même à 20 km si tous les participants sont en zone rurale.

V. Quels sont les avantages de l’autoconsommation partagée ?

Comme pour l’autoconsommation personnelle, cette façon de produire et gérer de l’électricité apporte des avantages :

  • Il favorise la collaboration : se lancer dans un projet photovoltaïque peut s’avérer complexe en solo. Travailler collectivement sur une opération apporte une sécurité supplémentaire, et facilite la réalisation d’initiatives que vous n’auriez peut-être pas envisagées seul.
  • Il permet de diviser les coûts : partager un investissement aussi onéreux peut être intéressant, que ce soit pour l’installation ou la maintenance du système.
  • Il vous fait faire des économies : l’autoconsommation est une stratégie efficace pour diminuer significativement le montant de l’électricité achetée à votre fournisseur chaque année. Vendre l’excédent de production peut également générer un revenu supplémentaire, rendant l’investissement rentable sur le long terme.
  • Il est respectueux de l’environnement : que ce soit de manière individuelle ou collective, l’énergie solaire est propre. Utiliser quotidiennement de l’électricité verte produite localement participe activement à la transition énergétique.

VI. Quels sont les inconvénients de partager sa production d’électricité ?

Côté inconvénients, on retrouve :

  • La complexité de l’installation : mettre en place la centrale photovoltaïque qui doit également se trouver à proximité des consommateurs représente parfois un défi.
  • Les lourdes démarches administratives : ce qui fait beaucoup de travail en perspective sachant que les participants doivent s’organiser sous une entité légale commune et rédiger une convention.
  • La dépendance vis-à-vis des autres membres : dans un projet d’autoconsommation collective, il est important qu’il y ait une bonne entente ! Il est nécessaire de prendre des décisions collectives en pensant que les consommateurs ne possèdent pas forcément les panneaux.
  • La variabilité de la production : la rentabilité de l’investissement dépend de plusieurs facteurs comme la puissance de l’installation ou encore l’ensoleillement.

VII. Est-ce un modèle de consommation vraiment rentable ?

On devine votre questionnement : est-ce que ça vaut vraiment le coup ? En réalité, même si les perspectives économiques peuvent être intéressantes, il est indispensable de préciser qu’il n’est pas toujours évident de monter un tel projet. La nécessité d’être géographiquement proche, d’atteindre un consensus entre participants, et d’investir dans un système onéreux peut en freiner plus d’un.

 

Il est donc primordial d’évaluer correctement la rentabilité de l’installation, aussi bien pour les producteurs que pour les consommateurs. Pour cela, vous devez prendre en compte :

  • le coût initial du système ;
  • les conditions tarifaires de l’autoconsommation par rapport aux offres traditionnelles ;
  • les possibilités de revenus supplémentaires par la vente du surplus ;
  • la proportion d’énergie autoproduite utilisée directement ;
  • les aides financières disponibles.

 

Finalement, une étude complète doit être effectuée avant de se lancer dans une opération d’autoconsommation collective. Selon votre situation, il se peut aussi que l’autoconsommation individuelle soit une option plus concevable et rentable. Faites le test ! Utilisez notre simulateur, et découvrez combien d’économies vous pouvez réaliser sur une période de 25 ans !

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