Si autant de personnes décident d’investir dans des panneaux solaires photovoltaïques, c’est aussi parce que cela leur permet de revendre leur énergie ! Mais, comment fonctionne la vente d’électricité photovoltaïque ? Et, quel prix du kWh pouvez-vous espérer en tirer ? Décortiquons ensemble ce sujet afin que vous puissiez penser votre projet d’installation solaire de la meilleure des manières.
Sommaire de l'article
I. Les différents contrats disponibles pour vendre votre électricité
1. L’obligation d’achat : un dispositif à votre avantage
Aussi appelée OA solaire, l’obligation d’achat est un mécanisme législatif qui vise à encourager le développement des énergies renouvelables en France. Et, il est plutôt efficace puisqu’il vous garantit que l’énergie que vous allez produire sera rachetée par un fournisseur d’énergie. Il peut d’agir d’EDF ou d’une ELD (entreprise locale de distribution). C’est assez pratique, puisque vous n’avez pas à effectuer de démarches pour trouver un acheteur !
Second avantage très intéressant : le tarif auquel EDF et les entreprises locales de distribution (ELD) rachètent votre énergie est fixé par la CRE (Commission de Régulation de l’Énergie). Ce montant est révisé tous les 3 mois. Cela peut paraître inquiétant, puisque vous souhaitez logiquement être en capacité de prévoir le coût de rentabilité de la vente de votre énergie sur le long terme. Mais, en pratique, le contrat d’obligation d’achat que vous signerez gèle le montant d’achat de votre énergie sur 20 ans. De cette manière, vous avez une visibilité plus que suffisante sur l’amortissement de votre installation photovoltaïque. Pratique, non ?
Évidemment, vous vous en doutez, il y a quand même quelques critères à respecter afin de pouvoir bénéficier de l’OA solaire. Votre installation ne doit pas dépasser les 500 kilowatts-crête de production. Concrètement, cette condition vise à éviter que de trop gros producteurs d’énergie puissent bénéficier de cet avantage. Mais, en réalité, si vous êtes un particulier, sauf exception, vous serez en dessous de ce seuil et pourrez prétendre à l’OA solaire !
2. Les procédures d’appel d’offres classiques
Si vous possédez ou que vous souhaitez simplement construire une unité de production solaire, vous pouvez aussi vendre votre électricité en grâce à la procédure d’appel d’offres.
En deux mots, vous rentrez en concurrence avec d’autres vendeurs d’électricité et pouvez tirer votre épingle du jeu en proposant un prix d’achat compétitif. Autrement dit, les seules installations qui bénéficient vraiment des procédures d’appel d’offres sont celles qui peuvent se permettre de proposer un prix d’achat très bas, ce qui n’est pas le cas des particuliers. Comme particulier, vous n’avez donc que très rarement intérêt à utiliser cette procédure, puisque vous pouvez bénéficier de l’obligation d’achat !
3. Le mécanisme de complément de rémunération
Le mécanisme de complément de rémunération a été mis en place pour les producteurs d’énergie solaire qui dépassent les 500 kWc de puissance, et qui, à ce titre, ne peuvent pas bénéficier de l’OA par EDF et les ELD.
En pratique, les producteurs d’énergie vont mettre en vente leur électricité sur le marché, et pourront bénéficier d’une prime : le complément de rémunération. Le montant de cette prime est basé la différence entre le prix auquel le producteur a vendu son énergie sur le marché et le prix de vente de référence. Pour faire simple, c’est un mécanisme compensatoire, et c’est d’ailleurs EDF qui verse cette prime.
4. L’option du PPA (Power Purchase Aggrement)
Si vous êtes un producteur d’énergie renouvelable assez important, vous avez une autre possibilité pour vendre votre électricité : passer directement un contrat avec un acteur privé ! On appelle ces contrats PPA (Power Purchase Aggrement). Ils vous garantissent de voir votre énergie rachetée sur une durée définie. Forcément, vous serez alors ici aussi soumis à la concurrence d’autres producteurs d’énergie qui pourront proposer des tarifs plus bas que vous.
En conclusion, si vous êtes un particulier, la question ne se pose pas réellement : profitez du dispositif de l’obligation d’achat. Vous bénéficierez d’un tarif d’achat fixé par la loi et gelé sur 20 ans. De quoi minimiser les risques et investir dans votre nouveau projet d’installation de panneaux solaires l’esprit tranquille !
II. À quel prix pouvez-vous vendre votre énergie solaire ?
Maintenant que vous savez que vous pouvez vendre votre énergie solaire à prix fixe sur 20 ans grâce à l’OA d’EDF et des ELD, une question brûle forcément vos lèvres : à quel tarif ?
Pour répondre à cette question, il faut bien séparer deux cas distincts :
- La vente de l’intégralité de votre production : dans ce cas-là, vous vous engagez à injecter la totalité de l’électricité produite sur le réseau et à ne pas en consommer. Vous bénéficierez ainsi de tarifs plus avantageux, qui varient selon la puissance de votre installation. Pour vous donner une idée, avec une installation dont la puissance est inférieure ou égale à 3 kWc, vous pourrez toucher 0,2395 € par kWh. Les tarifs diminuent à mesure que la puissance de votre parc solaire monte pour atteindre 0,1268 €/kWh pour les installations de plus de 100 kWc.
- La vente du surplus d’électricité : ici, vous avez opté pour l’autoconsommation. Vous consommez donc directement l’énergie que vous produisez et vous engagez à vendre le surplus que vous n’utilisez pas. L’autoconsommation vous permet de réduire le montant de vos factures d’électricité. Néanmoins, le surplus d’énergie sera racheté moins cher que si vous vendiez la totalité de votre production. À titre de comparaison, vous ne pourrez vendre votre kWh que 0,1339 € pour une installation dont la puissance est inférieure ou égale à 3 kWc. Comme pour la vente totale, le prix d’achat régresse si votre installation est puissante, pour atteindre 0,0803 €/kWh si cette dernière est supérieure à 100 kWc.
Autrement dit, on observe que le prix fixe d’obligation d’achat de votre électricité est environ 40 % moins élevé lorsque vous optez pour l’autoconsommation avec vente de l’électricité en surplus. À vous de faire prendre cela en considération si vous devez encore choisir entre ces deux dispositifs. À noter que le choix de l’autoconsommation permet quand même de bénéficier d’une prime spéciale particulièrement intéressante. Vous devez la prendre en compte dans vos prévisions d’amortissement !
III. Quelles sont les démarches à effectuer pour bénéficier de l’Obligation d’Achat ?
L’obligation d’achat avec EDF OA est un système permettant de vous simplifier la vie : vous n’avez pas à trouver d’acteur à qui vendre votre énergie, ni à négocier le prix. Toutefois, vous devez quand même respecter quelques étapes pour bénéficier de cette aide.
- Sélectionner un installateur RGE : si votre installateur n’a pas le label Reconnu Garant de l’Environnement, vous ne serez pas éligibles à l’OA. De même, les panneaux doivent être installés sur un toit et non au sol pour pouvoir bénéficier de cette aide.
- Faire une demande de raccordement au réseau : de cette manière, vous pourrez injecter votre électricité dans le réseau public. Point à relever : le raccordement est gratuit si vous avez opté pour l’autoconsommation.
- Recevoir une attestation de conformité par le Consuel : Le Consuel est une association reconnue d’utilité publique qui veille au respect des prescriptions de sécurités des installations électriques.
- Signer le contrat d’OA : la réception du contrat et la signature sont effectués en ligne. Assez rapide donc !
- Facturer votre énergie une fois par an : ici aussi, tout se passe en ligne. Vous recevrez votre paiement sous 30 jours suite à la facturation.
En somme, rien de bien compliqué. Avec toutes ces infos, vous devriez avoir tous les éléments pour arbitrer sur la meilleure façon de vendre votre énergie. Bonne réflexion !